vendredi 11 septembre 2009

La comptabilité un véritable sac de noeuds !

La comptabilité est un vrai sac de nœud !


Une comptabilité qui ne tient qu’à un fil !



Voici un exemple de systèmes comptables et de machines à compter, assez peu connu mais, qui joua pourtant pour les Incas un rôle essentiel.
L’histoire brève de cette civilisation (300 ans) mit un terme rapide à cette pratique d’Amérique du sud. Pourtant beaucoup d’autres civilisations ou cultures utilisèrent le fils à nœuds comme système comptable.



Le « Quipu inca » ( XIIIe au XVe siècle apr. J.-C.).



Le « quipu inca » permettait aux « quipucamayocs » (comptables) de tenir la comptabilité de l’économie complexe des Incas et de rendre compte de leur situation économique et financière.




Cet instrument rudimentaire composé de ficelles multiples a probablement été inspiré par les tisserands de Nazca.




Le « quipu » veut dire « noeud » en quechua (langue parlée au Pérou, en Bolivie, en Équateur et en Colombie).




Le « quipu » était composé d’une cordelette horizontale à laquelle étaient nouées des cordelettes multicolores, reliées en faisceaux et portant des nœuds de tailles différentes correspondant aux neufs premiers chiffres décimaux des Incas.




Les nœuds pouvaient représenter des nombres et les couleurs symbolisaient la nature des objets inventoriés : bétail, armes, tissus, etc. La légèreté de l’outil lui permettait d’être porté aisément de part et d’autre de l’empire par les « chaskis » (messagers de l’époque).



Avec cet instrument mnémotechnique, les « quipucamayocs » pouvaient sans peine dénombrer et donc compter jusqu’à 100 000. Ceci leur conférait un grand pouvoir et une importante notoriété. Ils pouvaient connaître, grâce au « quipu », les besoins et les richesses de l’empire.



L’administration inca tenait ainsi, en l’absence de toute écriture, une comptabilité serrée de toutes les données nécessaires à la gestion d’une économie évoluée.


La comptabilité : Un vrai sac de neuds dans touts les cultures ! (1)



« Chez les Arabes , une cordelette à noeuds a longtemps servi comme procédé de numération concrète pour contrats et les reçus , mais aussi comme système .

Les Chinois ont sans doute eux aussi utilisé des systèmes analogues de recensement , de comptabilité et d'archives pendant très longtemps .

En Extrême Orient , dans l'île de Yalyama , on utilisait , il y a peu de temps , un procédé analogue pour faire le bilan des récoltes . Chaque contribuable recevait de la part de son percepteur une cordelette à noeuds indiquant le montant de l'impôt .

Au milieu du siècle dernier , il semble que les bergers du Pérou , de la Bolivie et de l'Equateur , utilisaient les quipus pour compter le nombre d'animaux. Les Indiens de Bolivie et du Pérou de servent aujourd'hui du chimpu , l'équivalent actuel du quipu .

A la fin du siècle dernier , des cordelettes à noeuds étaient encore utilisées par les meuniers afin de comptabilier les différentes transactions avec les boulangers .

De nos jours , sur l'île d'Okinawa , les ouvriers utilisent des cordelettes en paille pour comptabiliser leurs journées de travail et les sommes qui leur sont dûes. »

(1) http://histoiredechiffres.free.fr



Conclusion

A la lumière de cette page d’histoire de la comptabilité nous pouvons dire que les comptables n’ont pas attendu les IFRS(2) pour faire de la comptabilité un véritable sac de nœuds !


François JEGARD

Expert-comptable

Commissaire aux comptes


Cabinet Léo JEGARD & Associés

f.jegard@jegard.com



(2) IFRS : actuelles normes comptables internationales